En pratique dans les élevages, il n’existe pas de traitement spécifique (maladie incurable) ni de vaccination (vaccination rarement autorisée et sous des conditions très strictes de la part de l’administration).
L’expression de la maladie se fait à l’âge adulte et on estime qu’une minorité des individus infectés va présenter une forme clinique (autour de 10 %), rendant la maladie « insidieuse » dans les troupeaux. On sait par ailleurs que cette expression dépend de facteurs génétiques et de certaines conditions d’élevage (alimentation, parasitisme interne, hygiène, densité animale).
Les travaux du consortium de recherche français Paradigm* ont abouti en 2022 à la connaissance d’informations génétiques sur la résistance à la paratuberculose en race Holstein. Ces données issues d’un génotypage renseignent de façon précise sur le caractère de susceptibilité à la forme clinique. C’est par ailleurs un caractère hautement héritable.
En considérant le risque de développer la maladie (et non le risque de s’infecter), les femelles sont classées en 4 niveaux de sensibilité : très sensible, sensible, standard, résistant. Les taureaux disposent quant à eux d’un pictogramme (RPTB pour résistant à la paratuberculose) qui renseigne sur le caractère améliorateur.
Dans la lutte contre la paratuberculose, le génotypage se présente comme un outil de détection précoce des animaux sensibles, susceptible d’amener un gain de temps et une optimisation dans la conduite des assainissements. En effet, la réforme anticipée de génisses très sensibles évite d’avoir à gérer des cas cliniques et réduit du même coup le niveau de contamination de l’environnement.
L’amélioration génétique au regard de la résistance du troupeau s’effectue grâce à la voie mâle. Un troupeau résistant constitue un atout, en particulier, en fin de plan d’assainissement puisqu’il évite une éventuelle résurgence de la maladie à partir de femelles sensibles. Les plans d’assainissement classiques basés sur un dépistage (par exemple sérologie dans le lait comme dans le cas de ParatubDétect**) peuvent très bien s’articuler avec la génomique. A l’avenir, le rythme des analyses pourrait également être défini en fonction du statut génétique des individus : protocole allégé pour les individus au profil résistant et surveillance renforcée pour les individus très sensibles.
En résumé, les plans de maîtrise sanitaire déjà déployés (*) peuvent désormais se combiner à des plans d’accouplements basés sur des indicateurs génomiques. Cela a pour avantage d’optimiser et d’anticiper la gestion des programmes d’assainissement en élevages. Dans un premier temps, développées en race Holstein, les indexations génomiques devraient s’étendre prochainement à la race Normande.
Dr. Jean-Luc JOBERT
Vétérinaire conseil
(*) Les 5 partenaires du programme Paradigm
- GDS France
- Groupements de défense sanitaire du Grand Ouest
- Fédération des entreprises de génétique et de reproduction des ruminants Allice
- Institut national de recherche agronomique et de l’environnement (Inrae)
- Ecole nationale vétérinaire de Nantes (Oniris)
- Apis-Gene, société de soutien et de valorisation des programmes de recherche en génomique bovine, caprine et ovine.
** ParatubDétect : indicateur de la paratuberculose dans le lait de vache développé par Seenovia. Quatre formules sont à votre disposition pour vous aider à détecter les vaches positives.
Plus d’informations et devis par mail à paratubdetect(at)seenovia.fr