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Strongles digestifs et conduite de pâturage : Quelles sont les stratégies gagnantes pour les génisses laitières en 1e saison de pâture ?

Actualité12/06/2023SantéBovins lait

Chez les génisses laitières, le parasitisme par les strongles digestifs peut avoir des répercussions majeures sur la croissance, l’état général mais aussi le développement du parenchyme mammaire et l’âge à la puberté. C’est au cours de la première année de vie que l’enjeu est le plus fort.

A partir de la deuxième saison de pâture, l’ingestion de strongles ne provoque pratiquement plus de problèmes sanitaires. Pour que les génisses bénéficient au plus tôt d’une immunité, un temps de contact et une amplitude de contact suffisants avec les larves infestantes (larves L3 de strongles présentes autour des bouses) sont indispensables dès la 1ère saison de pâture. Pour éviter tout risque médical et économique majeur avec les premières infestations, un compromis doit être trouvé entre développement de l’immunité et maintien des objectifs de croissance. L’immunité est considérée comme protectrice dès lors que les génisses ont cumulé plus de 8 mois de contact avec les larves infestantes au cours des 2 premières saisons de pâtures.

 

Si les conditions météorologiques possèdent un impact certain sur le niveau d’infestation des pâtures, d’autres paramètres liés à la gestion du pâturage conditionnent aussi le risque parasitaire d’une exploitation : rotations de parcelles, fauche, charge à l’hectare, durée du pâturage etc.

 

Trois exemples vont illustrer la diminution du risque parasitaire grâce à des mesures de gestion du pâturage.

 

Stratégie de prévention : Réduire le nombre de larves déjà présentes sur les parcelles au moment de la mise à l’herbe des génisses

  • Fauche préalable (ensilage, enrubannage, foin)
  • Déprimage : les bovins adultes jouent alors un rôle assainissant. Cette pratique est toutefois à éviter si le troupeau possède un historique de bronchite vermineuse

Exemple 1 : Génisses de 7 mois sorties à partir de mi-juin sur une parcelle unique saine (après fauche). Mise à l’herbe à la mi-juin. Rentrée en stabulation mi-octobre.

Stratégie d’évasion :  Limiter l’intensité du contact avec les larves infestantes

  • Rotation sur plusieurs parcelles ou succession de parcelles.
  • Pâturage au fil sans retour possible en arrière

 

Exemple 2 : Génisses de 9 mois mises à l’herbe à partir du 20 avril, sur 4 parcelles en rotation régulière (en moyenne 15 jours de présence sur chaque parcelle). Rentrée en stabulation mi-octobre.

Remarque : Plus le nombre de parcelles en rotation est élevée et plus la prévention du risque parasitaire est élevée.

Stratégie de dilution : Retarder la succession des générations de strongles sur les parcelles

  • Chargement des parcelles réduit (autour de 0,5 UGB / ha)
  • Apport d’une complémentation

Exemple 3 : Génisses de 9 mois mises à l’herbe à partir du 15 avril sur une parcelle unique infestée. Rentrée en stabulation mi-octobre. Complémentation apportée du 1er juillet au 15 août, couvrant plus de la moitié des besoins journaliers pendant cette période.

Conclusion

 

En matière de conduite de pâturage, les stratégies visant à limiter le risque d’infestation présentent chacune des effets significatifs et peuvent être combinées entre elles afin de renforcer encore le degré de prévention. Elles sont de nature à réduire également les coûts de traitement et à prévenir le phénomène émergent de résistance aux anthelminthiques.

 

Il est en outre pertinent d’évaluer de manière rétrospective les choix opérés dans la conduite du pâturage. En fin de saison de pâture, le dosage de pepsinogène est alors l’examen de référence pour évaluer et le cas échéant, valider ces choix.

 

Dr. Jean-Luc Jobert

Vétérinaire Conseil Seenovia

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